Réponse de Marion Cuerq à l’article du Figaro « Suède : les dérives de l’interdiction de la fessée »
Marion Cuerq, jeune réalisatrice française vivant en Suède depuis des années et militant pour le passage d’une loi abolissant les punitions corporelles en France, a publié sur son blog Mind in Sweden, un article en réponse à celui paru le 8 août 2016 dans Le Figaro, dénonçant « les dérives de l’interdiction de la fessée ». Nous la remercions chaleureusement pour ces recherches et son article repris ci-dessous, et vous encourageons à voir son premier film Si j’aurais su… je serais né en Suède dans l’attente de découvrir le prochain dans quelques mois.
« Des enfants retires a leurs parents en un claquement de doigts, des parents qui auraient peur de leurs enfants, des enfants qui eux consommeraient de plus en plus d’alcool et de tabac a l’adolescence. Des psychiatres, des avocats qui se souleveraient contre l’Abolition des chatiments corporels…
A quelques semaines du passage au Senat de la loi venant abolir les violences faites aux enfants en France, le Figaro se tourne vers la Suede, pionniere de cette loi, pour disons-le franchement, aller y trouver un peu tout et n’importe quoi.
Il serait question “d’enfants retires a leurs parents pour une claque”, le journal indiquant : “Quarante ans apres la loi bannissant toute forme de chatiment corporel, des effets pervers surgissent.”
Oui. Le Figaro donne le ton en ce 8 aout 2016. Mais … qu’en est-il vraiment ?
Pour ecrire cet article je suis rentree en contact avec differents professionnels qui m’ont tous accorde leur temps pour repondre a mes questions, mes interrogations. Un engagement qui m’a touche. Je souhaite les remercier pour leur disponibilite presque immediate, leurs informations precieuses ainsi que leur transparence.
“Je n’ai jamais de toute ma carriere ete confrontee a cela, qu’on retire un enfant a ses parents pour une fessee. Ou meme 2, 3, 4…! Mais il faut remettre les choses dans leur contexte. En Suede ca fait plusieurs decennies qu’on ne tape plus les enfants, les parents ne defendent pas les chatiments corporels et en principe personne ne veut eduquer ses enfants ainsi donc si ca devait arriver dans un moment d’affect, les parents sont vraiment tres mals et accueillent l’aide qu’on leur propose a bras ouverts sans se chercher d’excuses.”
Ann-Charlott Lindh est la chef de l’unite Enfance des services sociaux de Södermalm à Stockholm. Pour elle c’est une evidence. Les services sociaux sont d’abord la pour aider les familles, les parents.
A peine ma premiere question posee, la sienne ne se fait pas attendre. Elle se demande pourquoi l’abolition des violences sur enfants constitue un debat en France, et s’interroge sur les arguments en faveur des punitions corporelles. Je lui explique alors que pour beaucoup, il s’agit la d’une intrusion, d’une ingerence de la loi dans leur sphere privee et familiale.
Elle s’exclame : “Les droits des parents sont aussi une valeur forte en Suede, bien sur qu’il appartient aux parents de choisir l’education qu’ils souhaitent donner a leurs enfants ! Mais les droits des parents ne doivent pas invalider ceux de l’enfant, entre autre le droit a grandir sans violence. Mon mari est americain et sa famille la-bas m’a un jour dit qu’ils trouvaient vraiment bien que je ne tape jamais nos enfants. Ils m’ont confie qu’ils aimeraient bien faire pareil eux aussi.”
Dans le Figaro, on cite Ruby Harrold-Claesson, juriste (et non pas avocate, comme l’indique pourtant le journal) : “Des qu’une plainte est deposee contre les parents, les services sociaux placent l’enfant dans un foyer.”
Ann-Charlott Lindh souffle. “Un placement sous LVU est une intervention tres serieuse dans la vie des parents comme dans celle de l’enfant. On essaye tout avant d’en arriver la. Je peux dire que 99.8% des parents qui sont en contact avec nous obtiennent de l’aide, sans qu’il ne soit question de mesure LVU.”
La loi LVU datant de 1990 sous sa forme actuelle est une mesure qui permet aux services sociaux de demander le placement d’un enfant, si son developpement et sa sante sont menaces. La decision de placement sous LVU devant etre validee par le Förvaltningsrätten, le Tribunal Administratif, lors d’un proces.
J’explique a Ann-Charlott qu’en France des rumeurs courent sur la Suede, sur l’abus des mesures LVU notamment, et lui demande ses impressions.
“Il faut savoir que la majorite des mesures LVU sont prises sur des adolescents, a la demande des parents. Retirer des petits enfants a leur famille, c’est toujours une intervention difficile, qui ne doit se faire qu’en cas d’extreme necessite. La plupart des placements de jeunes enfants etant des placements a la demande des parents.”
Elle ajoute : “Le droit des enfants a vivre avec leurs parents, c’est aussi ecrit dans la Convention des Droits de l’Enfant, c’est important de le dire. On fait tout pour que les familles restent unies.”
Les statistiques obtenues aupres de l’unite des statistiques a “Socialstyrelsen” venant confirmer ces indications :
- En 2007 on peut voir que 0,4% des enfants de 0 a 6 ans etaient places a un moment, dans l’annee.
- Chez les 7-12 ans, 0,6% etaient concernes par une mesure de placement a un moment de l’annee.
Ces chiffres :
- Incluent les placements LVU mais aussi les placements SoL (socialtjänstlagen, c’est a dire, a la seule demande/acceptation des parents, si l’enfant a moins de 15 ans).
- Relatent les placements allant d’une simple nuit a une periode plus longue, toutes durees confondues.
Pour ce qui est des adolescents Ann-Charlott indique “Quand on place un adolescent, c’est sur la demande des parents. C’est rarissime de placer un adolescent a cause de comportements parentaux defaillants.”
La Suede s’en sort bien, en tout cas si on compare a la moyenne europeenne qui en 2009 etait de 1% d’enfants concernes. Mais ce qui est releve surtout dans Eurochild Survey (2009) c’est que bien des pays ont un manque et de chiffres et d’informations au sujet des enfants places. Aucune information ne figurant sur la France entre autre.
Et ce constat j’ai moi-meme pu le valider en ecrivant cet article car il m’a globalement ete bien plus complique de me procurer des statistiques en France qu’en Suede. Statistiques des fois meme inexistantes en France semble t-il.
On semble toutefois estimer a environ 150 000 le nombres d’enfants places aujourd’hui en France. Soit un peu plus de 1% des enfants. Concretement et proportionnellement, si on fait le calcul, ca fait environ 40 000 placements de plus en France qu’en Suede.
Pour ce qui est de la duree des placements, pour les enfants de 6 ans on estimait en 2010 en Suede que le placement moyen durait 1 an et demi. La encore, on parle des placements LVU et SoL confondus. (Socialstyrelsen). Je n’ai pas pu me procurer le taux equivalent pour la France, malgre mes recherches.
Pourtant a en croire l’article du Figaro, il semblerait qu’en Suede “les statistiques sur les enfants violentes s’emballent: entre 2001 et 2010, les signalements à la police pour maltraitance ont augmente de 62 % pour les enfants de 7 a 14 ans, et de 176 % pour les moins de 7 ans.”
David Petersson a l’unite des statistiques de Stockholm n’est pas choque par cette augmentation. “En Suede on a comme une tradition qui veut que l’on fasse des statistiques sur tout, regulierement. C’est la garantie de la transparence, pour savoir ou on en est dans differents domaines. Si on compare a d’autres pays, on a souvent bien plus de statistiques, bien plus poussees. On n’a pas plus de violence, on a plus de statistiques sur les dites violences.”
Car effectivement si les signalements augmentent, la violence sur enfants elle, ne fait que diminuer.
“La maltraitance physique seule, sans dependance ou maladie psychiatrique du ou des parents, c’est tres rare en Suede. Les parents suedois qui maltraitent physiquement leurs enfants sont des parents qui ont d’autres problemes graves. Juste des coups, comme ca, c’est vraiment rare.” Explique Ann-Charlott lindh.
Les chiffres sont en effet edifiants. (Socialstyrelsen)
Il est de 24 le nombre de mineurs tues par un parent ou beau-parent entre 2008 et 2016 (donc une moyenne de 3 enfants par an). On compte donc ici les morts par maltraitance mais egalement et le plus souvent les enfants ayant ete tues par un parent avant que celui ci ne se suicide a son tour ou tente de le faire. (Folkhälsorapporten)
On ne peut donc finalement pas dire qu’il ne meurt chaque annee ne serait-ce qu’un enfant des suites de maltraitance en Suede.
Oui. Vous avez bien lu.
On est loin voir meme a des annees lumieres des chiffres francais de l’INSERM qui estiment les morts d’enfants par maltraitance a environ 2 par jour.
J’en reviens alors a ce que Ann-Charlott Lindh me disait, sur le fait que 99.8% des parents en contact avec eux obtiennent de l’aide. Mais, quelle aide ?
Du soutien a la parentalite qui peut entre autre se faire sous forme de cours parentaux, gratuits, individuels, accompagnes ou non de therapie familiale et/ou individuelle.
Pour les parents qui ne maitrisent pas leur violence justement il y a le programme “tryggare barn” (des enfants plus securises).
Jenny Jakobsson est une des accompagnantes qui travaille a aider ces familles a Stockholm. “Nous avons differents programmes et pour la tres grande majorite les parents reviennent avec enthousiasme, soulages de l’aide apportee a leur famille.”
Elle, accompagne en particulier les parents d’adolescents qui rencontrent des difficultes avec leur enfant.“Souvent, les parents nous disent a la suite des seances qu’ils auraient du demander de l’aide plus tot.”
Car oui, la majorite des parents en contact avec les services sociaux en Suede, ne le sont pas pour cause de violences mais pour plein d’autres raisons allant de difficultes relationelles avec leur enfant devenu adolescent par exemple, pour cause d’une situation economique difficile ou encore en raison d’un etat psychiatrique du ou des parents et/ou d’une/de dependance(s).
Et bien sur, les services sociaux sont la pour aider, pour soutenir et accompagner.
Pour prevenir avant de ne devoir guerir, tout simplement.
Et pour prevenir avant de ne devoir guerir, les professionnels de l’enfance et de la sante sont tenus de faire un signalement en cas de soupcons de maltraitance/milieu familial inadapte ou si un enfant raconte lui meme ce qu’il se passe chez lui. Ca s’appelle anmälningsskyldighet, et ca veut dire qu’ils doivent signaler. ( Que ca soit l’ecole, la pre-ecole, le medecin, le dentiste… )
Quand un signalement est fait, les services sociaux ont 14 jours pour decider d’ouvrir une enquete, ou pas, apres avoir fait une evaluation d’urgence de la situation dans la journee ou le signalement est recu. S’il y a brott mot barn (crime sur enfant) c’est a dire maltraitance severe, abus sexuels, trafic d’enfants ou mutilation sexuelle la police est elle aussi melee.
Katarina Meunier qui a longtemps travaille avec ces enquetes sociales et aupres des familles explique : “On commence toujours par une reunion avec les parents puis avec l’enfant. Et ca s’arrete la, s’il s’agit d’un malentendu.”
Ann-Charlott Lindh elle, dit : “Certains parents sont choques d’etre convoques chez nous. Leur jeune enfant a raconte avoir ete par exemple bouscule violemment contre une table la veille et la pre-ecole a alors fait un signalement. Et en fait, quand on parle avec l’enfant et les parents il s’avere que ceux-ci ont pousse leur petit parce qu’il allait toucher le four chaud ou quelque chose comme ca, et que celui ci est tombe contre la table.”
Elle ajoute : “La tres grande majorite des parents, passe le choc de la surprise, estiment que c’est rassurant finalement de savoir que l’on prend les dires des enfants au serieux, que leurs droits soient proteges et que nous on est justement la pour s’assurer que tout va bien.”
Car la realite quoi qu’on en dise, c’est quand meme celle la. Les droits des enfants en Suede c’est du serieux. Et la protection de l’enfance est un systeme bien rode, qui fonctionne.
D’ailleurs vous ne trouverez personne pour defendre les chatiments corporels sur les enfants ici.
Ah si. Ruby Harrold-Claesson. Cette juriste jamaïcaine de 68 ans arrivee en Suede au debut des annees 70 et qui a fait de son combat le retour des chatiments corporels dans la loi suedoise. En cavalier seul, c’est le moins que l’on puisse dire.
Pour Ruby Harrold-Claesson, “Les enfants sont des creatures emotionnelles qui comprennent tres bien a travers la peau.” (Aftonbladet, 2004)
Presidente d’une association “Le comite nordique pour les droits de l’Homme” basee a Göteborg, elle s’etait exprimee en 2004 a la television suedoise lors d’une discussion sur les chatiments corporels : “On n’est pas obliges de faire des enfants en Suede, donc les parents qui font des enfants ne leur veulent que du bien.’”
Elle faisait face a Lena Nyberg, l’ombudsman des enfants suite a l’affaire d’un homme qui avait gifle sa belle-fille de 15 ans apres qu’elle lui ait crache au visage. Le beau-pere l’ayant egalement bouscule apres la gifle, la jeune fille etait tombee dans la neige. Le tribunal de Varberg avait a cette epoque leve les accusations contre le beau-pere.
“Les parents qui font des enfants ne leur veulent que du bien.”
Un raccourci bien naif de Ruby Harrold-Claesson dans ce debat des violences faites aux enfants, preuve d’une ignorance du sujet, la grande majorite des abus que les enfants subissent etant justement entre quatre murs, dans le huis clos familial.
Elle-meme mere de trois enfants elle a publiquement annonce a bien des reprises qu’elle les avait eleve avec des tapes et autres claques quand elle le jugeait necessaire. Elle disait a la television suisse en 2009 : “Techniquement je suis criminelle. Et je m’en fous.”
Et a la question “A quel frequence un parent peut-il corriger physiquement ces enfants ?” (Aftonbladet, 2004) elle repondait “Comment ca a quel frequence ? les parents sont des etres pensants et responsables.”
Je me demande bien ce qu’en diraient les deux enfants francais qui ont rendu leur dernier souffle hier, sous les coups de leurs parents pas si responsables et pensants que ca. Ou a ces deux enfants d’avant-hier, ou de demain. Ou meme a tous ceux de la semaine prochaine …
A en croire l’article du Figaro qui cite Ruby Harrold-Claesson ’“De nombreux parents ont desormais peur de leurs enfants ! Ils n’osent plus les corriger, craignant d’etre signales à la police, juges et condamnes à une amende et meme de la prison.”
Pourtant Leif, Lorica et Simone, ses enfants qu’elle a si fierement eleve a coups de revers, ne lui ont jamais ete retires. J’aimerais bien lui demander comment, si on suit son raisonnement.
C’est sans compter cette histoire datant de 2010 ou elle s’etait exprimee dans bien des medias etrangers. Une mere et un pere suedois dans la ville de Karlstad se retrouvaient tous les deux condamnes a 1 ans (le pere) et 6 mois (la mere) de prison pour avoir ’’occasionnellement donne des fessees a leurs enfants’’ selon Ruby Harrold-Claesson et les medias francophones toujours. La garde leur ayant ete retire, Ruby Harrold-Claesson accusait la encore la Suede, de briser des familles, “pour une fessee”.
Mais a regarder le jugement et son contenu (documents publics en Suede, libre a la consultation comme a la diffusion), il apparait que ces parents tapaient leurs trois enfants les plus ages (8, 7 et 5 ans) avec une planche en bois ou des fois des brosses comme methode educative choisie. Le pere estimant que la bible etait au dessus des lois suedoises et qu’il ne voyait nullement en quoi ces agissements etaient condamnables. Il se disait meme tout a fait satisfait de cette facon de faire. La mere elle avouait s’etre laissee convaincre par le pere et avait elle aussi frappe ses enfants.
Une histoire qui avait indigne toute la Suede.
Une histoire qui avait ete et est encore aujourd’hui recuperee surtout dans les pays francophones par les pro-fessees, qui avait pris et prennent encore le soin d’occulter bien des elements du dossier, comme le fait que les coups etaient donnes avec une planche en bois et que les parents n’avaient jamais exprime de regrets d’avoir fait subir cela a leurs enfants.
David Eberhard. Ce psychiatre, pere de 8 enfants auteur de “Comment les enfants ont pris le pouvoir” (et non pas “Les enfants suedois ont pris le pouvoir”’ comme il est ecrit dans le Figaro).
Lui regrette que les propos tenus dans son livre aient ete deformes a l’etranger. “Je suis contre les punitions corporelles” est la premiere chose qu’il lache.
Il continue “C’est completement inutile de taper les enfants.”
A ma question lui demandant pourquoi les medias etrangers ont recupere son livre pour la defense des chatiments corporels il repond : “Il n’est ecrit nul part dans mon livre que je suis pour les punitions corporelles. C’est une interpretation qui a ete faite par des gens qui ont fait des conclusions hâtives.”
Lui meme pere de 8 enfants sur lesquels il n’a jamais leve la main : “Ce debat sur l’education ce n’est pas une question de taper ou pas taper. C’est une question d’eduquer les enfants. Et taper les enfants ce n’est pas de l’education.”
Pour finir cet article-reponse au Figaro je suis allee voir ce qu’il en etait de cette mysterieuse augmentation des depressions chez les jeunes en Suede.
Ce qu’on peut voir sur les statistiques SCB:s c’est qu’entre les annees 90 et aujourd’hui, le chomage des jeunes a ete multiplie par trois. La courbe des depressions et de mal-etre psychique suivant exactement la meme lignee, c’est a dire etant trois fois plus importante que dans les annees 90.
Sven Bremberg, dirigeant chercheur, le dit, aucun autre pays n’a connu une telle difference dans la courbe de chomage des jeunes. Pour les chercheurs la correlation entre ces deux elements que sont le marche du travail et le mal-etre psychique semble evidente. Pourtant, meme triple, le chomage des jeunes en Suede reste bien plus bas qu’en France. 13% pour la Suede (SCB:s) , contre 23% pour la France, en 2014. (INSEE)
Pour ce qui est de la consommation d’alcool et de drogue chez les jeunes aujourd’hui, on peut lire dans l’article du Figaro que Ruby Harrold-Claesson assure “de plus en plus d’alcool et de tabac chez les adolescents”.
Eh bien non. De moins en moins de jeunes consomment de l’alcool en Suede. (Centralförbundet för alkohol och narkotikaupplysning)
- En 1971, 90% des jeunes de 16 ans avaient consomme de l’alcool au cours de l’annee.
- En 2014 ils sont 40%.
Pour ce qui est du tabac, les chiffres aussi ont continuellement baisse.
- En 1971 les jeunes de 16 ans etaient 41% (garcons) et 47% (filles) a consommer du tabac.
- En 2013 les garcons sont 17,4%, les filles 23,5%.
A quelques semaines du passage de l’interdiction de toutes violences faites aux enfants au Senat, la Suede, premier pays a avoir aboli les chatiments corporels en 1979 semble la cible de toutes les mauvaises langues. Articles, discussions, rumeurs, coups mediatiques.
Un pays qui ne tape pas sur ses enfants est tout simplement un pays qui ne peut pas fonctionner, qui semble sans avenir, voudrait-on faire croire. Pourtant, force est de constater que l’Abolition des chatiments corporels a ete d’une grande efficacite entre autre dans le combat contre les maltraitances faites aux enfants, ce qui etait la le but premier de cette legislation. Aujourd’hui dans le monde 49 pays ont aboli toutes violences faites aux enfants. Cette loi en Suede vieille de 37 ans est aujourd’hui devenu le symbole d’une societe qui a su faire entendre la voix des enfants, reellement.
La prochaine etape ? La Convention des Droits de l’Enfant qui va devenir une loi en Suede. Et on l’espere, l’Abolition des chatiments corporels et traitements humiliants sur les enfants, en France. »
Marion Cuerq, Mind in Sweden