Le Time Out dans les crèches : une violence faite aux enfants
StopVEO, Enfance sans violences, réaffirme le besoin d’un positionnement politique ferme face à toutes formes de violences faites aux enfants
StopVEO, Enfance sans violences partage l’indignation croissante des associations, des parents et des professionnel•les face aux interventions médiatiques de Caroline Goldman, faisant notamment du « Time out » un mode d’éducation.
En effet, la psychologue souhaite introduire sa méthode du “Time out” dans les crèches. Elle souligne une “violence grandissante” dans ces lieux d’accueil des jeunes enfants, violence provoquée, précise-t-elle, par les “enfants agressifs”. Ainsi, elle préconise l’isolement de ces derniers.
StopVEO rappelle que l’exclusion et l’enfermement constituent bien des méthodes violentes interdites comme telles par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) et par la loi sur l’interdiction des violences éducatives ordinaires adoptée en France le 10 juillet 2019.
De plus, les études scientifiques démontrent que le Time out comme méthode d’éducation est une violence pour l’enfant : la relation d’attachement est rompue, et le besoin fondamental de sécurité des enfants n’est plus satisfait.
Ces préconisations, relayées en l’état par les medias, contreviennent au droit des enfants d’être respectés dans leur intégrité physique et psychologique.
La loi du 10 juillet 2019 interdit les violences éducatives ordinaires, dont les punitions humiliantes font partie.
Nous rappelons le manque de volonté politique pour faire appliquer cette loi. Quels sont les moyens de sensibilisation, d’information et de formation déployés en vue de son application effective ? Le peu de réactions face aux prises de parole de Caroline Goldman en sont malheureusement l’un des symptômes, tout comme l’a été en avril dernier le “droit de correction” parental, pourtant illégal, invoqué dans une décision du tribunal de Metz, actuellement réexaminée devant la Cour de cassation.
Nous appelons également de nos vœux le vote rapide de la proposition de loi de la sénatrice Laurence Rossignol relative à l’interdiction de l’apologie des violences faites aux enfants, qui permettra d’envoyer un message clair à celles et ceux qui se jouent des lois et tentent ainsi de les discréditer, oubliant les chiffres vertigineux des violences faites aux enfants et dont l’écrasante majorité survient dans un contexte d’escalade des punitions.
L’éducation n’est pas un apprentissage de l’obéissance, mais un accompagnement qui vise le plein épanouissement des enfants et la mise en place de relations saines, non fondées sur des rapports de pouvoir et sur la loi du plus fort.