Ils s’appelaient David, Amine, Oumar, Yanis
Ils avaient 8 ans, 1 an, 15 ans, 5 ans.
Ces quatre enfants sont morts, en France, en 2017, à la suite de punitions infligées par leurs parents.
David, 8 ans, est mort le 11 janvier, noyé, pieds et poings liés dans une baignoire d’eau froide, pour avoir mangé des bonbons alors qu’il était diabétique.
Amine, 1 an, est mort le 17 janvier. Son autopsie « révélera une quinzaine de fractures et une cinquantaine d’ecchymoses », ainsi que « la présence d’un hématome sous-dural, (…) l’un des symptômes du «syndrome du bébé secoué». »
Oumar, 15 ans, est mort le 27 janvier, sous les coups de ceinture de son beau-père, parce qu’il n’allait plus à l’école.
Yanis, 5 ans, est mort le 6 février, frappé et forcé par son beau-père à courir dehors en slip mouillé et chaussettes jusqu’à épuisement, parce qu’il avait eu le tort de faire pipi au lit.
La punition parentale aura été efficace :
David ne mangera plus de bonbons.
Amine ne pleurera plus.
Oumar ne sèchera plus l’école.
Yanis ne mouillera plus son lit.
Pourquoi sont-ils morts ?
Parce qu’ils ont eu la malchance de naître en France, où 2 enfants meurent chaque jour de violences administrées par leurs parents.
Parce qu’ils ont eu la malchance d’être considérés comme la propriété de leurs parents, des adultes qui « font ce qu’ils veulent de leurs enfants » et clament haut et fort qu’« une fessée n’a jamais tué personne ».
Parce qu’ils ont eu la malchance de naître dans un pays où quelque 120 sénateurs ont considéré que l’interdiction de la violence éducative ordinaire n’avait pas sa place dans un projet de loi intitulé Égalité et Citoyenneté.
Nous aurions aimé pouvoir dire à ces enfants : « vous serez les derniers, parce que nous avons œuvré pour que désormais toutes les punitions envers les enfants soient interdites dans ce mal-nommé pays des Droits de l’Homme ».
Mais nous ne le pourrons pas.
Nous continuerons à voir s’allonger la liste des enfants qui meurent, dans l’indifférence générale, parce qu’ils auront eu le tort de se comporter comme des enfants, qui font l’apprentissage de la vie, avec enthousiasme mais aussi maladresse.
Le petit David a promis à sa mère qu’il « ne recommencerait plus ».
Plus aucun de ces enfants ne recommencera.