Communiqué
La neuropsychologue Marine Manard vient de publier aux éditions Dunod un livre intitulé Eduquer sans violence – les violences éducatives ordinaires expliquées aux parents.
Au vu des approximations et des ambiguïtés figurant dans ce livre concernant les contours des VEO, l’association StopVEO exprime son désaccord au sujet de la « définition propre » à l’auteure proposée dans l’ouvrage (cf. page 9) et estime qu’il entretient la confusion sur la notion de VEO, dans un contexte où ces violences bénéficient enfin en France d’une définition légale, fruit d’un combat de longue haleine mené par les représentants de la société civile et les associations, dont StopVEO.
Pour rappel, la loi n° 2019-721 du 10 juillet 2019 relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires dispose que
« l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques« .
Ce libellé exclut de la définition de VEO les autres formes de violences qui ne peuvent être qualifiées d’éducatives, à l’instar des violences sexuelles. La définition personnelle de l’auteure qui inclut ce type de violences dans les VEO (cf. page 14) est, à nos yeux, préjudiciable à la compréhension de la notion de VEO, voire présente le risque de banaliser ces violences en les rattachant à des violences ordinaires et communément admises par la société, susceptibles d’être utilisées dans un but éducatif alors que ce sont des délits et des crimes réprimés à juste titre comme tels par le code pénal.
La définition visée à l’article 371-1 du code civil et complétée par l’exposé des motifs de la loi du 10 juillet 2019 relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires permet d’amorcer une prise de conscience concernant ce type spécifique de violences subies quotidiennement par les enfants de la part de leurs parents et des autres adultes qui en ont la charge – violences qui, parce qu’elles sont exercées dans un but éducatif « pour le bien de l’enfant », ne sont pas communément admises comme des violences. En mettant des mots sur les VEO et en les assortissant d’une définition, le législateur a permis d’ouvrir la voie à une évolution culturelle et sociétale en France et de sortir de la culture de la banalisation et du déni à l’égard des VEO.