Violence d’une enseignante sur une enfant de 3 ans : StopVEO, Enfance sans violences, demande des mesures fortes
Le 3 septembre dernier, les médias révélaient une vidéo montrant une enseignante violentant une enfant de 3 ans, dans une école maternelle à Paris 15ème.
Alors que l’enfant exprimait, par des pleurs, une forte émotion, l’enseignante lui a d’abord donné un coup mettant l’enfant à terre, puis l’a aspergée au visage d’un liquide non identifié, à l’aide d’une bouteille se trouvant à sa portée. Ces actes de violence physique étaient accompagnés de menaces verbales et insultes envers l’enfant.
La scène a été filmée par une maman d’élève, et montrée aux parents de l’enfant le soir.
Ce fait est particulièrement choquant, parce qu’il a été filmé, mais il met en relief une réalité de faits de violences en milieu scolaire, courants et malheureusement banalisés.
L’association StopVEO, Enfance sans violences, condamne fermement toute forme de violence faite aux enfants, et apporte pleinement son soutien à la jeune victime et à sa famille.
Nous rappelons que la violence sur enfant est interdite en France, en vertu
- de l’article 222-13 du code pénal : Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises :
1° Sur un mineur de quinze ans
- de l’article 371-1 du code civil : “L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques”
- de l’article 19 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant : “Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation.”
Nous rappelons également qu’en aucun cas, le comportement d’un enfant ne peut justifier l’emploi d’une quelconque forme de violence, et que donc tout prétexte éducatif à l’usage de la violence est nul et non avenu.
Par ailleurs, faire usage de la violence à l’encontre d’un enfant démontre une méconnaissance du développement de l’enfant, ainsi que des besoins fondamentaux et de l’écoute des émotions de ceux-ci.
En effet, à 3 ans, l’enfant est dans l’incapacité de gérer ses émotions qui le submergent, et cela se manifeste par des pleurs et des cris, tels que ceux vécus par la petite fille.
Ainsi, StopVEO, Enfance sans violence, demande à l’Etat de prendre la mesure des violences faites aux enfants, dans tous les milieux, et d’en faire une priorité nationale par le biais notamment de budget alloué aux mesures suivantes :
1. Formation, en formation initiale, de tous les professionnels accompagnant des enfants et/ou des familles
- au droit des enfants,
- aux conséquences des violences faites aux enfants ;
- au développement des enfants ;
- aux besoins fondamentaux des enfants ;
- à l’écoute des émotions.
2. Repérage, par de l’analyse de la pratique, des professionnels défaillants, suivi d’un accompagnement de ceux-ci par des moyens leur permettant de surpasser leurs difficultés souvent liées aux conséquences traumatiques d’une violence elle-même subie.
3. Mise en place d’un référentiel national définissant la posture adulte non-violente à l’égard des enfants.
4. Accompagnement et soutien des parents vers une parentalité non-violente.
Nous demandons une coordination inter-ministérielle sur ces sujets, afin de tendre vers l’éradication de toute forme de violence faite aux enfants dans tous les milieux : foyer, école, accueil périscolaire, accueil petite enfance (crèche, assistante maternelle), lieu d’activité de loisir (clubs sportifs, culturels), etc.